Plans riff : enrichir son jeu avec les accords ouverts.
Au-delà du classique accordage de la guitare en Mi La Ré Sol Si Mi (EADGBE), il est possible d'enrichir ses tonalités ou d'interpréter des parties instrumentales injouables en accordage standard par l'usage d'un « accord ouvert » (open tuning). Attention, cette technique demande parfois une tension sur certaines cordes qui peuvent alors rompre prématurément, voire endommager le manche (comme le Do Sol Ré La Mi Sol cher à Robert Fripp) ; à l'inverse, certaines cordes peuvent devenir trop détendues. Des solutions existent pour pallier ces situations extrêmes.
L'accordage « celte » : DADGAD
L'un des plus connus de ces accordages ouverts est certainement le DADGAD comme sur le célèbre titre Kashmir de Led Zeppelin. C'est lui qui donne à ce morceau sa sonorité en Ré modal façon « bourdon orientaliste », on le retrouve également souvent dans la musique folk de Bert Jansch. Jimmy Page s'est d'ailleurs largement inspiré de ce dernier pour son Black Mountain Side.
L'accord s'obtient en abaissant d'un ton les première, deuxième et sixième cordes à partir de l'accordage standard. L'utilisation d'un capodastre permet de varier les tonalités.
Accord Open de Sol : DGDGBD
Permettant d'obtenir à vide un Sol majeur, cet accordage se réalise en baissant les deux cordes de Mi et la corde de La d'un ton, et pourra évoluer vers une tonalité mineure en descendant la corde de Si d'un demi-ton (on aura alors un La# pour former DGDGA#D). C'est sans doute l'un des accordages les plus utilisés par les bluesmen et leurs héritiers directs dans la musique rock.
Exemples de chansons utilisant l'Open de Sol : Honky Tonk Woman, Brown Sugar et Start Me Up (Rolling Stones), That's The Way, Bron-Yr-Aur (Led Zeppelin) et quantité de titres blues chez Son House, Muddy Waters, Robert Johnson, John Lee Hooker ou encore Rory Gallagher.
Le drop D : DADGBE
Cet accordage nécessite de détendre la corde de Mi grave d'un ton pour obtenir un Ré. Surtout apprécié des « métalleux » pour son effet power chord (accord de puissance), cet accord à l'avantage de permettre de garder des positions standards sur les cinq autres cordes et de faciliter les barrés sur les trois cordes graves.
Un autre exemple, qui nous vient encore de Led Zeppelin : Moby Dick (même s'il est surtout axé sur un solo de batterie de Bonzo).
À noter que certaines guitares peuvent permettre de basculer entre accord standard et drop D par le remplacement de la mécanique du Mi grave, un levier permet de passer d'un accordage à l'autre tout en gardant une hauteur de note correcte.